Laurence Allison, à la voix rare, directe et hors-norme.
L’approche instrumentale de la voix de Laurence Allison, la fait délibérément s’éloigner des clichés de la féminité vocale, pour assumer un phrasé certes bop, mais empreint d’une certaine sauvagerie ludique et souvent pleine d’humour tant au plan du son que du sens. Il suffit d’entendre Laurence Allison improviser un scat pour s’en convaincre illico.
Sur des thèmes de Bud Powell et de Monk, l’improvisation est à chaque fois instinctive et approfondie, toujours pleine de swing et d’enthousiasme. Technique impeccable, legato hallucinant, on pense tantôt à Eddie Harris quand il lâchait son sax pour glousser un brin, tantôt à Françoise Kubler pour quelque chose d’un décalage, d’une sorte de composition de l’humour…
Laurence Allison sait émouvoir au plus profond et quiconque demeure définitivement séduit par l’alliage de brut et de précieux que recèle cette femme.